Chapitre 1

​ Je déteste lire. Regarder des mots sur une page blanche, pour moi, c’est pire que computer des moutons avant de m’endormir. Quand je vois des taches noires sur une feuille de papier, je commencer tout de suite à rêver : j’imagine que les lignes sont des routes qui traversent les Étais Unis, et je m’installe au volant de ma Ferra ri. J’embraye en première, je fais tourner les moteurs à dix miles tours, je lâche le frein et je décolle. Ôtez-vous de mon chemin, les lapins, tassez-vous, les coyotes, je m’en vais rattraper le Road Runner.

I hate reading. Watching words on a white page, for me, its worse than counting sheep before going to sleep. When I watch the black symbols on a piece of paper, I start to dream: I imagine that the lines are roads that traverse the United States, and I sit behind the wheel of the Ferrari. I shift into first gear, I run the engine at ten thousand revolutions per minute (france intensifies). I release the brake and I take off. Get out of my way rabbits, huddle up, coyotes, I'm going to catch up with the Road Runner

​ Dans mes rêves, je file à trois cents kilomètres à l’heure. Mais quand je lis, j’ai l’impression d’être une torture. Pire qu’une torture : un ver de terre qui serait sorti prendre l’air, un jour de pluie. Je lis un mot, puis un autre et avant d’arriver au troisième, je regarde le plancher, j’imagine que la patte de mon pupitre est un accélérateur, j’appuie à fond … et, bye bye, les équations. Mon livre de maths est un tableau de bord, je m’agrippe mon pupitre, je me penche pour mieux négocier les virages, je passe en trombe devant les estrades et puis je vois les gros doigt jaune du prof se poser sur mon volant.

In my dreams, I am at 300 kph. But when I read, I have the impression of being a tortise. Worse than a tortise: an earthworm that went out to get sme air, a day of rain. I read a word, then another and before reading the third word, I watch the floor, I imagine that the feet of my desk is the accelerater, I press on with with my foot... and bye bye, mathematical equations. My maths book is a dashboard, I grip my desk, I lean in to better control the turns, I rush past the platforms and then I see the yellow fat finger of the professor being placed on my car (desk).

​ --Réveille-toi, Steve… Tu as un examen à finir.

​ Wake up Steve, you have an exam to finish

​ Je freine, je me stationne dans le puits de ravitaillement, je regarde mon examen de maths, mais je n’ai pas aussitôt fini de lire le problème que deux bolides me dépassent et disparaissent à l’horizon, dans un nuage de poussière. Je ne prends même pas le temps de mettre mon casque : je saute dans ma Ferrari, j’appuie sur l’accélérateur, je réussis à les rattraper, mais les deux pilotes sont complices, ils me bloquent le chemin, impossible de les dépasser, à moins de me faufiler par l’accotement… Je décide de prendre le risque, je fonce et je réussis! Steve Charbonneau remporte le Grand Prix, une fois de plus! Me voici sur le podium, à arroser de champagne les spectateurs, et surtout les spectatrices, béates d’admiration…

​ I curb, I park myself in the supply well, I look at my math exams, but I haven't finished reading the problem, two racing cars overtake me and disappear at the horizon, in a cloud of dust. I don't even take tiem to put on my helmet: I jump in my Farrari, I press on the accelerator, I succeed at catching up to them, but the two pilots are accomplices, they block my path, impossible to go past, unless you slip in by the shoulder... I decide to take the risk, I go for it and I succeed! Steve Charbonneau wins the Grand Prize, one more time! Here's me on the podium, to spray spectators with champagne, and mostly the girls, blissful of admiration...

​ Dans mes rêves, je gagne toutes mes courses. Dans la vie… Eh bien, dans la vie, c’est moins facile. Comme j’ai des problèmes de concentration, on m’a mis dans la classe de M. Vinet. Au début de l’année, nous étions vingt-cinq. Nous ne sommes plus que douze. Les autres ont décidé de lâcher l’école aussitôt qu’ils ont eu seize ans, on même avant. Moi, j’aurai seize ans le 25 juin, dans un mois, alors j’attends.

​ In my dreams, I win all my races. In real life... well, in real life, it's harder. Such as I have problems focusing, they put me in M. Vinet's class. At the beginning of the year, there were 25 students in my class. Now we are only twelve. The others left school immediately when they were 16, even earlier. Me, I will be 16 years old at June 25, in one month, so I wait.

​ L’école, c’est trop lent pour moi. La preuve, c’est que je comprends toujours du premier coup quand le professeur explique quelque chose au tableau. Mais aussitôt qu’il répète, je m’endors. Et quand je suis obligé de lire, il faut absolument que je rêve, sinon je tomberais dans le coma.

​ School, that's too slow for me. Proof? It's that I always understand in the first time when the teacher explains something on the board. But immediately he repeats, I fall asleep. And when I'm asked to read, I absolutely have to dream, is not I will fall into a coma.

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​ Je n’ai jamais aimé mes professeurs de français. Ils voulaient toujours que je lise des livres qu’ils avaient aimés lorsqu’ils était jeunes, à l’époque où il n’y avait même pas avait même pas d’ordinateurs, et peut être même pas de télévision. Des histoires en vieux français, avec des descriptions interminables (sauf quand il y avait du sexe, évidemment : dans ces moments-là, pas de danger qu’ils décrivent!).

​ I never liked my French teachers. They always want me to read books that they liked when they were young, at the time where there wasn't even computers, and maybe not even TVs. The stories are in old French, with endless descriptions (except when there was sex, obviously in these moments, no danger they describe).

​ Chaque fois que je réussissais à me rendre au bout d’une page, mes professeurs s’organisaient pour me faire comprendre que je n’avais rien compris en me posant des questions du genre : « Qu’est-ce que l’auteur a voulu exprimer, d’après vous? » Celle-là, c’était la pire! Comment voulez-vous que je le sache, moi, ce qu’il a voulu dire? Je ne peux tout de même pas lui téléphoner, il est mort il y a deux cents ans! En puis qu’est-ce que vous voulez savoir, au juste? Ce que moi je pense, ce que l’auteur a pensé, ou bien ce que je pense que l’auteur a pensé, ou alors ce que je pense que le professeur pense que l’auteur a pensé? Vous ne trouvez pas que ça commence à être compliqué? Moi aussi. C’est pour ça que j’ai toujours détesté mes cours de français.

​ Every tiem when I success in making to the end of a page, my teachers were getting organised to make me understand that I didn't understand anything by asking me questions like: "In your opinion, what does the author want to express?" This one is the worst! How do you want me to know what he wants to express? I can't even call him, he's dead for 200 years! Then what do you want to know exactly? What I think, what the author thought, or what I think the author thought? or what I think the teacher thinks what the author thought? You don't think it's starting to get complicated? Me too. That's why I have always hated my French classes.

​ Avec M. Vinet, c’est différent. Au début de l’année, il nous a lu des poèmes. Imaginez un peu : des poèmes! Nous, de voir un vieux bonhomme chauve prendre des grands airs pour déclamer des niaiseries que nous ne comprenions pas, ça nous a fait crouler de rire. Vinet a vite compris, alors il a changé sa stratégie. Il a voulu nous lire le début d’un roman policier. Le premier chapitre seulement, évidemment. Ensuite, on était supposés se précipiter à la bibliothèque pour dévorer la suite et devenir des drogués de lecture. Mais on lui a vite mis les points sur les i:

​ With Mr. Vinet, it's different. At the beginning of the year, he reads poems to us. Imagine a bit: poems! We, seeing an old bald man take on great air to declaim nonsense that we did not understand, that made us laugh. Vinet quickly understood, so he changed his strategy. He wants us to read the beginning of a detective novel. The first chapter only, obviously. Then, we were supposed to rush to the library to devour the sequels and become addicted to reading. But we quickly dotted him with the i's

​ -Écoutez, M. Vinet, tous les professeurs ont essayé le même truc depuis le début du primaire,et ça ne marche pas! Vous pouvez continuer à nous lire des histoires si ça vous amuse, mais nous, on n'a pas envie de les continuer!

​ Listen, Mr. Vinet, all teachers have tried the same trick since the start of elementary school, and that doesn't work! You can continue to read stories if that makes you happy, but us, we don't want to continue.

​ Vinet a dit:

​ Vinet said:

​ -D'accord, on va essayer autre chose: chaque matin, vous allez consacrer quinze minutes à la lecture. Quinze minutes seulement, ce n'est quand même pas la mer à boire! Et vous pouvez lire n'importe quoi, un journal, une revue, n'importe quoi!

​ Ok, we will try something else: every morning, you will spend 15 minutes to read. Only 15 minutes, it isn't that much! And you can read anything, a journal, a review, anything!

​ Le lundi suivant, la moitié des filles de la classe sont arrivées avec des revues de mode, l'autre moitié avec un roman d'amour. M. Vinet a poussé un grand soupir, mais il les a laissées faire. Quand les gars ont sorti leur Journal de Montréal, il a poussé encore un grand soupir, mais il n'a rien dit. Mais quand Yan a sorti son Playboy, il est vite intervenu.

​ The next monday, half of the girls in the class came with fashion magazines, the other half with a romance novel. Mr. Vinet let out a big sigh, but he let them do it. When the boys showed their Journal de Montreal, he let out a big sigh again, but he didn't say anything. But when Yan took out his Playboy, he quickly intervened.

​ -Pas question de lire ça dans ma classe! a dit Vinet.

​ No way to read this in my class! Vinet said.

​ -Je ne voulais pas le lire, non plus! Je voulais juste regarder les images..., a répliqué Yan, ce qui nous a tous fait rire.

​ I don't want to read, no more! I just want to look at the images..., Yan replied, which made us all laugh.

​ J'aime bien Yan, et je pense que M. Vinet l'aime bien, lui aussi. Quand ils commencent à discuter, ces deux-là ça n'en finit plus, et c'est justement ce qui est arrivé ce matin-là. Vinet a essayé de confisquer la revue, mais Yan n'a pas voulu la lui remettre:

​ I like Yan, and I think that Mr. Vinet likes him too. When they start to discuss, these two never end, and it's just that he came this morning with that. Vinet tried to confiscate the magazine, but Yan doesn't want to give it to him.

​ -C'est pas juste, monsieur! Les filles ont les droit d'avoir des revues de mode, et pas nous!

​ That's not fair, sir! The girls can have fashion magazines, and not us!

​ Vinet a répondu que Playboy n'était pas une revue de mode, puisque les filles étaient nues, mais Yan a répondu qu'il y avait autant de filles nues dans les magazines de mode, et Vinet a bien été obligé d'admettre qu'il avait raison. Ensuite, Yan a demandé à M. Vinet pourquoi les filles avaient le droit de lire des romans d'amour dans lesquels il y a des scènes de sexe, alors que nous, les garçons, on n'avait pas le droit de regarder des images de filles qui ne font rien d'autre que d'être belles. Il avait un peu raison, je trouve: pourquoi les mots ce serait correct et pas les images? Ce n'est quand même pas notre faute si les gars et les filles ne sont pas pareils. C'est vrai, quoi, les filles, ça les excite de lire qu'un beau bonhomme musclé serre dans ses bras la belle héroïne en lui chuchotant des mots d'amour, mais nous, les gars, on préfère voir l'héroïne déshabillée, et quand elle est déshabillée, elle n'a pas vraiment besoin de parler. Ce n'est quand même pas notre faute si on n'a pas la même sorte d'imagination, qu'est-ce que vous en pensez, vous, M. Vinet? C'était vraiment une belle discussion, et à la fin tous les élèves étaient contents: on avait parlé pendant dix minutes, il ne restait donc plus que cinq minutes de lecture obligatoire!

​ Vinet responded that Playboy isn't a fashion magazine, since the girls were naked, but Yan responded that there are as much naked girls in fashion magazines as in Playboy, and Vinet was forced to admit that he was right. Then, Yan asked Mr. Vinet why the girls can read romantic novels where they are sex scenes, while us, the boys can not see the images of girls who do nothing but being beautiful. He was a little right, I found: why words would be correct not the pictures? It's not even our fault that boys and girls aren't the same. It's true, what, girls it excites them to read that a handsome hugs the beautiful heroine in his wispering words of love, but we, the boys, we prefer seeing the undressed heroine, and when she's undressed, she doesn't really have to speak. It's not our fault if we don't have the same level of imagination, do you think so Mr. Vinet? It's a truly a good discussion, and at last all the students were satisfied: we talked for 10 minutes, there were only 5 minutes of mandatory reading left.

​ Dans notre classe, on est peut-être pourris en français, mais pour trouver des arguments on est quand même assez bons, même Vinet a été obligé de l'admettre.

​ In our class, we may be rotten in French, but to find arguments we are still good enough, even Vinet was forced to admit it.

​ -Vous êtes champions pour discuter, mais je maintiens ma position. La prochaine fois que l'un de vous apportera un Playboy dans ma classe, je lirai des poèmes pendant toute la période!

​ You are champions for debates, but I maintain my position. The next time one of you bring a Playboy to my class, I will read poems for the whole period!

​ -Non, monsieur! Pitié! a supplié Yan en rangeant aussitôt sa revue dans son pupitre. Est-ce que je peux lire ça,à la place?

​ No, sir! Mercy! begged Yan, immediately putting his magazine back in his desk. Can I read that instead?

​ Et il a sorti de son pupitre un album de Garfield.

​ And he pulled out an album of Garfield from his desk.

​ M. Vinet a poussé un long soupir, mais il n'a pas pu s'empêcher de sourire.

​ Mr. Vinet let out a long sigh, but he couldn't help but smile.

​ -Maintenant, je veux voir tout le monde le nez dans son livre, et vite! Il ne reste plus que cinq minutes...

​ Now, I want to see everyone's nose in their books, and quickly!

​ Tout le monde a obéi, sauf moi. Je ne voulais pas faire la mauvaise tête, c'est juste que je n'avais rien à lire.

​ Everyone obeyed, except me. I didn't want to look bad, it's just that I don't have anything to read.

​ Vinet s'est approché de mon pupitre, il a regardé les graffitis que j'ai gravés au début de l'année, quand je filais un mauvais coton. Il y a juste deux mots. Les premier, c'est STEVE. L,autre, c'est DEAD.

​ Vinet approaches my desk, he looks at the graffiti that I draw at the beginning of the year, when I headed for trouble. There were two words. The first, it's STEVE, the other, it's DEAD.

​ -Tu vas trouver le temps long, m'a dit Vinet. Relire les deux même mots pendant cinq minutes... Tu n'as vraiment rien à lire, chez toi?

​ You are spending a long time, Vinet said to me. Rereading the same two words for five minutes. You really have nothing to read at home?

​ Ça c'était une gaffe, et Vinet le savait: chez moi, ça n'existe pas. Ça n'existe plus. Avant, ça existait un peu, je pense, mais j'était trop petit pour m'en souvenir. Quand mon père est parti, ma mère a voulu me garder, mais le juge n'a pas voulu. Il a dit que je serais mieux en famille d'accueil, que c'était pour mon bien, et blablabla. Des familles d'accueil, j'en ai connu huit ou neuf, je ne les compte même plus. Quand je n'étais pas bien là où j'étais, je m'organisais pour être insupportable jusqu'à ce qu'on me mette dehors. C'est facile d'être insupportable: il suffit de mettre sa musique trop fort ou même de regarder les gens dans les yeux. La plupart des adultes ne supportent pas ça. Quand ça ne suffisait pas, j'organisais des coupe.

​ That's a mistake, and Vinet knew it: over here, it doesn't exist. It doesn't exist anymore. Before, it existed a little, I think, but I was too young for me to remember. When my father left, my mother wanted to keep me, but the judge didn't want it. He said that I would be better in foster families, that it's for my good, and blablabla. The foster family, I've known eight or nine, I don't even count them anymore. When I was not well where I was, I organised myself to be unbearable until I was kicked out. It's easy to be unbearable: just play your music too loud or even look people in the eye. Most adults can't bear that. When that was not enough, I organised a coup.

​ J'ai fini par me caser chez un bonhomme qui s'appelle Desjardins, disons. Chez lui, ça ressemble un peu à une famille: il y a une bonne femme qui passe ses journées à compter ses pilules et un bonhomme qui regarde le baseball à la télévision. Ils ne parlent jamais. Ils ne lisent jamais non plus: tout ce que je pourrais lire, dans cette maison-là, c'est le TV Hebdo, sauf que le bonhomme ne veut jamais me le prêter parce qu'il n'a pas fini ses mots croisés. Comme il s'endort toujours avant d'avoir trouvé le premier mot, ça risque de prendre un bout de temps avant qu'il me le prête. Qu'est-ce que je pourrais lui emprunter d'autre, comme lecture? Le catalogue Canadian Tire? Le mode d'emploi de son grille-pain?

​ I ended up staying with an old man named Desjardins, let's say. At his home, it looks a little like a family. There's a good woman who spends her days counting her pills and an old man who watches baseball on TV. They never speak. They never read either: everything I could read, at this home here, it's the TV Hebdo except the old man never wants to lend it to me because he hasn't finished his crossword puzzles, As he always falls asleep before finding the first word, it may take some time before he lends it to me. What else could I borrow her, like reading? The Canadien Tire catalog? Manuel of her toaster?

​ Je pensais à tout ça pendant que Vinet regardait en silence les deux mots gravés sur mon pupitre.

​ I was thinking about all this while Vinet look in slience at the two words written on my desk.

​ Nous sommes restés comme ça un bon bout de temps à ne rien dire, puis Vinet m'a parlé à voix basse, tellement basse qu'il fallait que je sois bien concentrés pour le comprendre:

​ We stayed like that for a long time saying nothing, then Vinet spoke to me in a low voice, so low that I had to be very focused to understand it:

​ -Tu veux de l'action, Steve? C'est ce que tu as toujours voulu? Eh bien, tu vas en avoir. Même que tu vas en avoir trop... Tu es prêt?

​ Do you want action, Steve? Is this what you always wanted? Well, you will have it. Even that you will have too much... Are you ready?

​ Il chuchotait, mais j'avais l'impression qu'il criait. Jamais je ne l'avais entendu parler comme ça, jamais il n'avait eu l'air aussi convaincu. Je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais, mais j'ai dit oui. Qu'est-ce que j'avais à perdre?

​ He was whispering, but I had the impression that he was shouting. Never have I heard him speaking like that, never had he looked so convinced. I was not sure what I was getting into, but I said yes. What did I have to lose?

​ -Tu vas aller à la bibliothèque, a-t-il continué, toujours à voix très basse, comme s'il me confiant un grand secret, et tu vas demander à Louis l'édition spéciale du Guide de l'auto. Tu m'as bien compris? L'édition spéciale du Guide de l'auto...

​ You will go to the library, he continued, always in a very low voice, like if he's sharing a great secret with me, and you will ask Louis for the special edition of Guide de l'auto. Understood? The special edition of Guide de l'auto.

​ Je n'avais pas envie d'aller m'enfermer dans la bibliothèque, mais quelque chose me disait qu'il fallait que j'obéisse, que je n'avais pas le choix, que c'était même une question de vie ou de mort.

​ I didn't want to go back and lock myself in the library, but something tells me that I had to obey, that I don't have a choice, that it's the same question as life or death.

​ J'y suis allé. Et j'ai vu la mort. Je l'ai même vue dans les yeux, et on s'est parlé longtemps, elle et moi.

​ I went. And I saw death. I even saw it in the eyes, and we talked for a long tiem, it and me.